Les effondrements du quotidien. Ethnographie des préparations survivalistes en Europe francophone.

Chercheur.e.s
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F.N.R.S. (aspirant)
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Date de fin

Cette thèse vise à appréhender le survivalisme en Europe francophone afin de saisir la pluralité des formes de préparation que ce terme recouvre. Concrètement, cette recherche prendra pour objet celles et ceux qui mettent en œuvre des pratiques de préparation visant à être prêt·e·s à agir en cas de « rupture de la normalité » et qui, pour ce faire, piochent dans un ensemble de techniques de survie relevant d’un corpus survivaliste alimenté par des récits devenus classiques et par les retours d’expérience échangés dans les réseaux en ligne où l’on apprend à se préparer.

Trois hypothèses orientent l’enquête. D’abord, loin d’être catastrophistes, les préparations semblent bien souvent plus ordinaires, cherchant à pallier des « ruptures de la normalité » relativement banales, comme un accident ou une période de chômage. Ensuite, ces pratiques de préparation souvent genrées, valorisant la virilité, s’articulent à des manières spécifiques d’appréhender la « Nature », tantôt hostile et à maîtriser, tantôt nourricière et à retrouver. Enfin, il semblerait que l’injonction de l’État à la responsabilité et à l’autonomie amène les survivalistes à finalement se détourner de l’État. Ainsi, au vu des trois hypothèses proposées, le survivalisme apparaît comme un catalyseur et un terrain d’analyse des tensions subjectives, sociales et politiques qui émergent face aux incertitudes et aux modes de gouvernance contemporains.